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Page:Oliphant - La Ville enchantee.djvu/235

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LA VILLE ENCHANTÉE

cathédrale sonnaient, douces d’abord et presque mourantes. On aurait dit les adieux lointains d’une troupe d’exilés ; puis bientôt elles exultèrent, joyeuses, triomphantes, comme les cloches de Pâques, et balayant de leurs vibrations victorieuses la désolation qui pesait encore sur la ville. Pour moi, je ne songeai pas à résister à cette merveilleuse influence. L’atroce cauchemar avait disparu, faisant place à l’illusion la plus délicieuse. Petit enfant au beau surplis, je servais la messe, mes parents bien-aimés priaient à genoux derrière moi, et du haut du ciel le bon Dieu nous souriait.

Nous sortîmes de la cathédrale, accompagnés par le dernier murmure des cloches. Au pâle crépuscule de tout à l’heure avait succédé la lumière d’un beau matin. Bras dessus, bras dessous et sans rien nous dire,