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Page:Oraison funèbre de très haute et puissante Dame, Madame Justine Pâris, 1884.djvu/21

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ORAISON FUNÈBRE

DE

TRÈS-HAUTE ET TRÈS-PUISSANTE DAME

MADAME JUSTINE PARIS.


˜˜˜˜˜˜˜˜

La vérole, ô mon Dieu, m’a criblée
jusqu’aux os !
Ces paroles sont tirées de M. Robé de Beauvezet, dans son Débauché converti.


Aimer le plaisir jusqu’à s’en rendre la victime, lui sacrifier ce qu’on a de plus cher, ne point craindre la mort, pourvu qu’on la reçoive au sein de la volupté, c’est un héroïsme dont il est, sans doute, peu d’âmes privilégiées qui en soient susceptibles.

Combien plus admirable n’est pas cet héroïsme dans un sexe aussi faible, aussi délicat que le nôtre ?

Et ce fut à ce période, mes chères filles, que le poussa l’illustre compagne que nous regrettons, l’incomparable Justine.

Aussi croirais-je avoir déjà fait son éloge, en lui attribuant ces paroles de mon texte : la vérole, ô mon Dieu, l’a criblée jusqu’aux os !