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Page:Ostervald - La Sainte Bible, 1867.djvu/620

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7 Si mes pas se sont détournés du droit chemin, et si mon cœur a suivi mes yeux, et si quelque souillure s’est attachée à mes mains ;

8 que je sème, et qu’un autre en mange, et que tout ce que j’aurai fait produire soit déraciné.

9 Si mon cœur a été séduit par quelque femme ; si j’ai dressé des embûches à la porte de mon prochain ;

10 que ma femme soit déshonorée par un autre, et qu’elle soit prostituée à d’autres.

11 Car c’eût été une méchanceté préméditée, et une de ces iniquités qui sont toutes jugées.

12 Même, ç’aurait été un feu qui m’aurait dévoré jusqu’à me consumer, et qui aurait déraciné tout mon revenu.

13 Si j’ai dédaigné de faire droit à mon serviteur ou à ma servante, quand ils ont contesté avec moi ;

14 car qu’eussé-je fait, quand le Dieu fort se serait levé ? Et quand il m’en aurait demandé compte, que lui aurais-je répondu ?

15 Celui qui m’a fait dans le ventre, n’a-t-il pas fait aussi celui qui me sert ? Ne nous a-t-il pas formés de même dans la matrice ?

16 Si j’ai refusé aux pauvres ce qu’ils ont désiré, si j’ai fait attendre trop longtemps la veuve ;

17 si j’ai mangé seul mes morceaux, et si l’orphelin n’en a point mangé.

18 (car, dès ma jeunesse, il a été élevé avec moi, comme chez son père ; et dès le ventre de ma mère j’ai pris soin de la veuve.)

19 si j’ai vu un homme périr, faute d’être vêtu, et le pauvre, faute de couverture ;

20 si ses reins ne m’ont point béni, et s’il n’a pas été échauffé de la laine de mes agneaux ;

21 si j’ai levé la main contre l’orphelin, quand j’ai vu à la porte que je pouvais l’aider ;

22 que mon épaule tombe et soit séparée de mon côté, et que mon bras soit cassé avec son os.

23 Car j’ai eu frayeur de l’orage du Dieu fort, et de ce que je ne pourrais pas subsister devant sa grandeur.

24 Si j’ai mis mon espérance en l’or, et si j’ai dit à l’or fin : Tu es ma confiance ;

25 si je me suis réjoui de ce que mes biens étaient multipliés, et de ce que ma main en avait trouvé beaucoup ;

26 si j’ai regardé le soleil lorsqu’il brillait le plus, et la lune lorsqu’elle était claire ;

27 et si mon cœur a été séduit en secret, et si ma main a touché ma bouche pour les adorer

28 (ce qui est aussi une iniquité toute jugée, car j’eusse renié le Dieu fort d’en haut) ;

29 si je me suis réjoui du malheur de celui qui me haïssait ; si j’ai sauté de joie quand il lui est arrivé du mal

30 (je n’ai pas même permis à ma langue de pécher, en demandant sa mort avec imprécation).

31 Les gens de ma maison n’ont point dit : Qui nous donnera de sa chair ? Nous n’en saurions être rassasiés.

32 L’étranger n’a point passé la nuit dehors ; j’ai ouvert ma porte au voyageur.

33 Si j’ai caché mon péché comme Adam, et si j’ai couvert mon iniquité en me flattant

34 (bien que je pusse opprimer une grande multitude, toutefois, le moindre qu’il y eût dans les familles me donnait de la crainte, et je me tenais dans le silence, je ne sortais point de la porte).

35 Plût à Dieu que quelqu’un m’écoutât ! Voilà mon but, c’est que le Tout-Puissant me réponde, et que ma partie adverse produise son écrit.

36 Je le porterais sur mon épaule ; et je l’attacherais comme une couronne.

37 Je lui raconterais tous mes pas, je m’approcherais de lui comme d’un prince.

38 Si la terre que je possède crie contre moi, et si ses sillons pleurent ;

39 si j’ai mangé son fruit sans le