Aller au contenu

Page:Otlet & Wouters - Manuel de la bibliothèque publique, 1930.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

gique profite de toutes ces expériences universelles, qu’elle ne soit pas en retard sur l’étranger, qu’elle apporte, elle aussi, sa contribution au Progrès universel.

414. Connaissances du Bibliothécaire.

Le bibliothécaire doit être un érudit. Quel programme d’étude lui assigner sinon celui d’approfondir et développer le programme scolaire, collégiaire, universitaire lui-même. Il doit avoir des notions étendues d’histoire (les événements dans le temps), de géographie (les choses dans l’espace), de sciences (la réalité même en ses trois divisions : la Nature, l’Homme, la Société), de littérature et d’art (ils expriment les impressions, émotions, réactions humaines au contact des choses et des idées). Le Bibliothécaire doit avoir une idée des applications des sciences à la vie pratique et ne pas être incapable de s’élever jusqu’à la compréhension des grandes synthèses philosophiques. Le bibliothécaire doit être un encyclopédiste. Il doit s’intéresser à l’ensemble des connaissances humaines. Dans une société au travail intellectuel spécialisé comme la nôtre, la Bibliothèque, avec l’École et l’Université, est la seule Institution qui présente l’ensemble des connaissances et qui se préoccupe de leurs liaisons.

415. Travaux du Bibliothécaire.

Le bibliothécaire saura « travailler ». La conception du travail s’est modifiée en ces dernières années sous l’empire de certaines idées : organisation, sériation et division du travail, efficacité, rendement maximum (efficiency). Le travail intellectuel, après le travail manuel, a été influencé graduellement par ces mêmes préoccupations.
xxxxxLe bibliothécaire doit lire. Sans doute cette lecture ne doit être faite au détriment de ses fonctions qui ont à s’exercer dans l’intérêt des lecteurs. Le bibliothécaire est tout d’abord un agent chargé de faire fonctionner un service et ses fonctions ne doivent pas être conçues par lui comme une sinécure, une retraite intellectuelle. Mais cette réserve faite, il doit lui-même donner l’exemple de l’étude et de la lecture.