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Page:Otlet - Traité de documentation, 1934.djvu/113

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LE LIVRE ET LE DOCUMENT

f) Les tables des matières : méthodique ou systématique, alphabétique, chronologique, numérique.

Les tables se réfèrent soit aux matières, soit aux noms de personnes ou de lieux, soit aux dates, soit aux numéros des pièces et documents.

g) Les illustrations intercalées dans le texte servent à l’expliquer par la représentation visuelle des objets. Elles ont leur commentaire dans le texte et il y a lieu d’y recourir en chaque cas.

h) Un livre donne lieu à des reproductions en exemplaires multiples exécutées par un imprimeur (typographe, lithographe, graveur, photographe). On distingue les éditions successives d’un même ouvrage, des réimpressions. On fait les distinctions suivantes :

Un exemplaire est un ouvrage complet, abstraction faite du nombre de pages, aussi bien que du nombre de volumes et de tout ce qu’ils comportent. Il s’applique à l’unité de tirage d’un ouvrage, d’une gravure, etc.

On distingue les tirages effectués successivement (on dit souvent mille), qui n’impliquent aucune idée de correction ni de modification quelconque dans le texte, reproduit souvent, d’après un cliché ou une composition conservée, et les éditions qui supposent un texte revu, remanié ou complété, et qui sont par conséquent recomposés typographiquement.

Certaines œuvres n’existent qu’à l’état de manuscrits, originaux ou copies, ces manuscrits sont parfois de la main de l’auteur (autographes).

i) Le plus souvent, le livre a un éditeur commercial, il constitue rarement une impression privée.

Mais il y a les publications faites par les administrations publiques (publications officielles) et par les corps savants. Ces publications sont tantôt dans le commerce, tantôt hors commerce.

Le tableau ci-dessus résume ces distinctions et présente les parties d’un livre dans l’ordre de structure qui leur est ordinairement donné, ordre qui n’a rien d’invariable.

Les éléments composant les documents (n° 22) entrent dans la structure du livre. Ils donnent lieu à ses diverses « parties structurées ». Il ne sera traité ici que des parties du livre proprement dit et du livre en général. Ce qui concerne les parties des diverses espèces de livres et celle des autres documents est traité avec chaque matière spéciale. Les points suivants sont examinés séparément :

1° les titres et indications externes ; 2° les préfaces, dédicaces, introductions ; 3° le corps de l’ouvrage, son sectionnement, division et chapitres ; 4° les tables et index ; 5° les appendices et les autres parties de l’ouvrage.

Chacune des parties du livre a son histoire et ses transformations, chacune a son utilité.

En général les auteurs et les éditeurs se conforment à un ordre devenu traditionnel en les diverses parties du livre et qui est celui énoncé ci-dessus. Des exceptions cependant viennent souvent compliquer la présentation.[1]

231 Titre et indications externes.

Il s’agit ici : 1° du titre et du sous-titre ; 2° du nom de l’auteur ; 3° de la date ; 4° de l’adresse bibliographique des éditeurs et imprimeurs.

La page première du livre est dite page-titre. Elle porte le titre, les noms de l’auteur et de ses collaborateurs, l’adresse bibliographique.

Le frontispice ou grand titre est le nom donné à la page titre d’un grand livre quand elle est ornée d’allégories ou d’autres motifs et aussi de la gravure placée en tête et qui tiennent à l’œuvre elle-même par une relation régulière.

Des règles ont été adoptées par l’Association des éditeurs anglais pour la rédaction des pages de titre.[2]

C’est la page titre qui fournit les principaux éléments de la notice bibliographique. L’I. I. B. a proposé que l’on imprime, sur le plat et au dos de chaque ouvrage, l’indice de la Classification décimale et, au verso de la page titre, une notice bibliographique complète portant, explicitement et en forme régulière, tous les éléments nécessaires à son identification. Cette notice servirait ainsi, une fois pour toutes, aux diverses descriptions qui en seraient faites. En la reproduisant en triple exemplaire sur feuille détachée (slips) sur fiches, tout possesseur aurait le moyen pratique de faire figurer l’ouvrage dans ses catalogues ou répertoires, sans effort de rédaction ni même de copie.[3]

Le U. S. A. Government a pris l’initiative d’insérer dans ses ouvrages une page dite « Library Catalogue Slip » sur laquelle sont imprimées, prêtes pour le bibliothécaire, les entrées par l’auteur, sujet et série.

231.1 Le titre.
231.11 Notions.

Le titre est le mot ou la phrase avec lesquels s’énonce ou se fait connaître le sujet ou la matière d’une œuvre,

  1. Le système de politique positive de A. Comte, en quatre volumes, donne un cas typique de l’ordonnancement compliqué d’un ouvrage. Le tome I comprend une préface et des dédicaces très longues, un complément de la dédicace, un discours préliminaire en cinq parties avec une conclusion générale du discours préliminaire, une introduction fondamentale en trois chapitres (avec un appendice). Le tome II a une préface et un appendice à la préface formée de quatre éléments, un préambule général et sept chapitres suivis d’une conclusion générale du tome II. Les tomes III et IV sont construits de la même façon. Le tome IV contient une conclusion générale de ce tome, une conclusion totale du système de politique positive, une invocation finale et un appendice du tome quatrième.
  2. Voir Bulletin de l’I. I. B. 1898, p. 144.
  3. Voir comme modèle la publication de l’I. I. B. n° 65, Manuel du Répertoire Bibliographique Universel, etc.