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Page:Otlet - Traité de documentation, 1934.djvu/142

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DOCUMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

241.223 ESPÈCES.

a) On distingue les encyclopédies générales et spéciales, les exposés alphabétiques des exposés méthodiques, les encyclopédies réelles des dictionnaires de la langue, les traités, les encyclopédies des textes, des collections qui reproduisent les notions et les données.

On a distingué aussi les ouvrages encyclopédiques, lexicographiques et les ouvrages biographiques, ces deux dernières catégories devant cependant être tenues comme des contributions importantes à l’Encyclopédie totale.

La Terminologie est insuffisamment fixée. Les termes encyclopédies et dictionnaires s’emploient indifféremment quand l’œuvre est alphabétique. Parfois le terme encyclopédique a été attribué à des traités systématiques (par ex. l’Encyclopédie des sciences mathématiques).

b) D’une manière générale, il y a deux grands types d’encyclopédies : l’encyclopédie analytique qui prend le type de dictionnaire, qui enregistre les détails et qui sert de « dock » aux curiosités de l’esprit ; l’encyclopédie synthétique qui présente les éléments essentiels et expose le savoir selon les grandes lignes de la classification.

c) Les grandes collections fractionnées en petits volumes constituent en fait de véritables encyclopédies systématiques. Ainsi les collections allemandes telles que « Grosschen Sammlungen » et « Aus Natur und Geisteswelt » (Verlag Teubner).

241.224 TYPES D’ENCYCLOPÉDIE.

Il existe un grand nombre de grandes encyclopédies. L’existence des unes a facilité l’établissement des autres.

a) L’Allemagne possède diverses grandes Encyclopédies. Le « Brockhaus » et le « Meyers Konversations Lexikon ». Celui-ci a été fondé en 1826. À chaque édition, le nombre de volumes augmente. (17 volumes de la 5e édition avec 10,500 illustrations et un tirage accusé de 250,000 exemplaires). La grande encyclopédie allemande « Der grosse Herder » (Herder et Cie. Freiburg, Maison Catholique). Elle ajoute aux données documentaires des réflexions et des conseils pratiques. Abondamment illustrée.

L’encyclopédie « Brockhaus » a instauré ce procédé de retirer de la circulation les anciens exemplaires, en les reprenant en payement d’une partie du prix. Car il ne suffit pas de lancer des livres nouveaux, il faut empêcher l’encombrement produit par les anciens.

b) L’Italie a mis sur pied une encyclopédie nationale. Un mécène — c’est la première fois que cela se produit — a fondé un institut pour établir cette encyclopédie. Il y aura trente-deux grands volumes illustrés.

D’autre part, une « Enciclopedia delle enciclopedie » est en cours, en 16 parties spéciales de 1,000 pages, mais en vente séparément. L’œuvre sera complétée par deux volumes de dictionnaire synthétique. Comprenant tous les mots du savoir suivi d’une brève interprétation et de références aux volumes où la matière a été traitée, c’est donc une fusion de la méthode alphabétique et de la méthode synthétique (trattatistico).

c) L’Encyclopædia Britannica a été fondée en 1768. La 14e édition récemment parue offre des faits typiques du degré de développement où en sont arrivées les grandes encyclopédies. L’édition a été réalisée par la coopération de 3,500 collaborateurs de partout. Il a été dépensé £ 400,000 avant toute impression. L’œuvre totale a coûté £ 500,000 (environ 62 millions de francs belges). Il n’y avait plus eu refonte de l’Encyclopædia depuis vingt ans. Les éditeurs annoncent leur œuvre comme la première Encyclopædia « humanised », pratique au plus haut degré, complètement « pictured » (illustré) et non seulement à jour, mais « à la minute ». Elle est l’œuvre d’une firme : « The Encyclopædia Britannica Cy Ltd », qui a fait copyright tout son contenu en 1929. L’éditeur en chef a été Mr. J. L. Garvin. Les éditeurs ont formulé ainsi les buts multiples qu’ils ont eu en vue : Pour tous ceux qui désirent comprendre le temps extraordinaire où nous vivons, les nouveaux mécanismes, les nouvelles structures sociales et économiques. Le « digest » des informations universelles que l’on peut obtenir n’importe où, sur n’importe quel sujet. Toutes les connaissances assimilées par l’Humanité et les informations indispensables sur aujourd’hui. Accessibilité immédiate à toutes les connaissances, les faits et les théories, tout ce qui est arrivé dans le monde et tout ce qui existe aujourd’hui. La solution apporte à généraliser des problèmes qui se posent à chacun à chaque instant dans la vie, dire comment faire une multitude de choses. Elle répond au besoin de lecture. Elle permet de continuer seul son instruction, la matière y étant exposée par les meilleurs maîtres.[1]

L’Encyclopédie comprend approximativement le contenu de 500 livres de format moyen. Au prix moyen de 10 s. 6 d. chacun, cela ferait £ 262.10 s., soit approximativement dix fois le prix de l’Encyclopédie. Elle comprend 500 cartes, dont 192 en couleurs, et réunies en un volume avec un index géographique de 100,000 noms de lieu (Atlas-Index), Des bibliographies sont données à la fin de chaque article pour diriger la lecture. L’index alphabétique comporte un volume séparé : il comprend 500 mille rubriques, 15,000 illustrations visualisant le texte, plus de 1,200 planches, dont beaucoup en couleurs.

En tête de chaque grand article traitant des grandes divisions de connaissances, il y a une introduction indiquant quels articles sont à lire pour avoir une connaissance appropriée du sujet. Ceci est une caractéristique nouvelle.

  1. La présentation dit : « It is not only a book to consult, but a book to enjoy, without any sacrifice of that erudition which has been the peculiar glory of the Britannica in the past, it has been « humanised » so that the riches of all knowledge are accessible and intelligible to the plain man. »