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Page:Otlet - Traité de documentation, 1934.djvu/144

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DOCUMENTS BIBLIOGRAPHIQUES

anglais, français, allemand, italien, espagnol et russe. Les éditions nouvelles apportent constamment des extensions et perfectionnements.

Le « Pitman’s technical dictionary of engineering and industrial science in seven languages » (le 7e est le portugais) est édité par S. Slater avec une large collaboration.

L’encyclopédie technique des aide-mémoires Plumon (Paris, Béranger, Liège) est divisée en fascicules traitant chacun d’une partie bien déterminée de la technique. Cette division permet à chaque ingénieur, grâce à un nouveau mode de reliure, de se composer lui-même son aide-mémoire suivant ses besoins et avec le minimum de frais.

d) L’Encyclopédie des sciences mathématiques de ce siècle est le résultat d’une collaboration de mathématiciens allemands et français. L’auteur de chaque article de l’édition allemande a indiqué les modifications qu’il jugeait convenable d’introduire dans son article et d’autre part la rédaction française de chaque article a donné lieu à un échange de vues auquel ont pris part tous les intéressés.

L’importance d’une telle collaboration, dont l’édition française de l’encyclopédie offre le premier exemple, n’échappera pas. Une édition anglaise suivant les mêmes principes était en préparation en 1914.

e) Dans le Dictionnaire de Physiologie de Ch. Richet, le premier mémoire mentionné et indiqué immédiatement après le mot même, est le mémoire fondamental et les indications bibliographiques principales. Les indications contenues dans ce mémoire, on ne les reproduit plus, et l’on se contente de rapporter, sans autre citation, les résultats scientifiques obtenus par les auteurs qui y sont cités. Pour tout le reste, il y a l’indication des sources auxquelles il a été puisé.

f) Le dictionnaire médical de Dechambre déjà réédité comprend 100 volumes.

g) Il y a des encyclopédies juives en français, allemand, anglais, russe.

211.226 DICTIONNAIRE, LEXIQUE, VOCABULAIRE, GLOSSAIRE.

a) Un dictionnaire est un recueil de mots d’une langue ou de plusieurs langues, rangés dans un ordre, tantôt méthodique, le plus souvent alphabétique. On donne aussi le nom de dictionnaire à certains recueils ou répertoires alphabétiques (dictionnaire de chimie, d’histoire naturelle, de sciences). Le lexique est un petit dictionnaire qui renferme un choix de mots, ceux qui ont été employés à une époque ou par un auteur, ou qui appartiennent à tel genre. Le vocabulaire est un dictionnaire alphabétique contenant les mots d’une langue avec une explication succincte, ou bien les termes particuliers à une science, à un art, à une époque, à une littérature. Enfin, le glossaire est un dictionnaire où l’on explique certaine mots moins connus.

Le dictionnaire, dit Camille Lemonnier, est le trésor inépuisable de l’éloquence et du savoir humains ; c’est le recueil énorme où se décante l’expérience des âges.

La lecture des anciens dictionnaires est pleine d’intérêt. On se rend compte immédiatement de la conception des hommes du temps sur les sujets éternels.

b) Les plus anciennes compilations auxquelles on puisse donner le nom de dictionnaire de la langue ne paraissent pas remonter au delà du règne d’Auguste. On en a donné deux raisons. Pour songer à compiler un tel ouvrage, il faut que la langue sur laquelle on travaille soit déjà à son apogée sinon à son déclin et aussi que l’on ait sous les yeux la collection des ouvrages écrits dans cette langue. Avec l’établissement du centre intellectuel d’Alexandrie, ces conditions se réalisaient. Le premier en date est le Lexique homérique d’Appollonius le sophiste, recueil des mots employés par Homère, qui parut à Alexandrie au temps d Auguste. Il est suivi d’une série de glossaires et de dictionnaires, œuvres embryonnaires d’Andromachus, de Pollux, d’Harpocration d’Alexandrie, de Photius de Suidas, etc.

Ce n’est qu’au XIe siècle qu’on trouve l’essai sérieux d’un dictionnaire ; il est d’un certain Papia, surnommé le Lombard, qui lui donna le titre de Elementarium. C’est un vocabulaire latin dans lequel l’auteur a fait entrer, comme exemples, des vers et des passages grecs. Au XVe siècle Jean Crestone, carme de Plaisance, rédigea un dictionnaire grec-latin (1476). En 1523, Guarnio de Tavera publia un lexique grec intitulé : Magnum ac perutile Dictionarium. En 1572. Henri Estienne, continuant les travaux de son père, mit à jour son fameux Thesaurus lingae graecae (5 vol. in-folio). Puis on vit paraître le premier dictionnaire où les mots français avaient été rangés par ordre alphabétique, celui de Nicot publié après la mort de l’auteur par le libraire Jacques Dupuys. Alors parut le Dictionnaire de l’Académie française (1694) dont la 17e édition a été publiée en 1844. L’Académie travaille constamment à des revisions. C’est un exemple à la fois d’une œuvre collective et d’une œuvre à édition continue.

Le dictionnaire étymologique de Menage est de 1650 ; le dictionnaire français de Richelet, de 1680 : le dictionnaire de Trévoux de 1704, le dictionnaire universel de la langue française, avec la prononciation figurée (1813), le dictionnaire de la langue française de Littré.

Le premier dictionnaire anglais (latin-anglais) remonte au Xe siècle, et se trouve dans une grammaire latine. Le fameux dictionnaire de Johnson qui domina tout le domaine de la lexicographie anglaise est de 1755. L’américain Noah Webster publia son dictionnaire en 1806. L’English Dialect Dictionary en 6 volumes fut achevé en 1905. Ce fut Charles Richardson (1775-1868) qui le premier fit attention à la signification changeante des mots. De là