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Page:Otlet - Traité de documentation, 1934.djvu/194

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DOCUMENTS GRAPHIQUES

mappemondes ceinturées de cuivre, étoilées de roses des vents.[1]

Les mappemondes les plus célèbres sont celles de la Cottonan Library (Xe siècle), celle de la Bibliothèque de Turin (1687), la mappemonde de Nicol Oresme et Guillaume de Pilastre (XIVe siècle), celle de Fra Mauro (1459 au Couvent de Mureno), le moine vénitien que ses contemporains qualifiaient de Cosmographus incomparabilis. La mappemonde a 1 m 937 × 1 m 965, couverte de dessins à la plume et de miniatures éclatantes d’or et de couleurs avec nombreuses notes.[2]

242.23 Technique.

a) La cartographie a fait trois progrès : 1° par des globes, elle représente la forme de la terre ; 2° par les procédés d’emboutissage des métaux, elle peut obtenir des tranches globulaires de la terre en nombre illimité ; 3° par des reliefs.

b) La confection des cartes est en général confiée à des Instituts spéciaux (Institut cartographique, géodésique ou topographique). Les cartes pour être comparables doivent être de même projection, de même méridien d’origine et de même coupure (nombre de degrés en latitude et en longitude). Il est important aussi d’unifier les échelles des cartes et plans afin de les rendre comparables et superposables.

c) Il y a deux problèmes fondamentaux : 1° la représentation des figures de la surface sphérique sur les surfaces planes de la feuille de papier ; 2° la représentation des figures à trois dimensions et en relief sur ces mêmes surfaces planes. C’est tout l’art des projections.[3]

Des progrès immenses ont été réalisés par la cartographie.

d) Il fut un temps au moyen âge et à la renaissance où les plans ne représentaient que des vues cavalières. On ne s’imaginait pas la possibilité de représenter des rues par des lignes. (Ex. : plan de Rome à la Bibliothèque Victor-Emmanuel.)

Mercator imagina un nouveau système de projection pour représenter sur une grande échelle les dimensions de la terre.

Élisée Reclus a proposé d’imprimer les cartes sur des calottes sphériques qui pourraient s’assembler en atlas aussi bien que les feuilles plates.

La surface d’une sphère ne peut être étalée sur un plan sans être déchirée. À moins que la surface soit élastique. Mais alors les figures tracées seraient déformées. Toute carte géographique cet donc une déformation de la surface terrestre et des figures qu’on y observe.[4]

L’Institut de Géographie de l’Université de Paris dirige en ce moment une grande enquête sur la cartographie des surfaces d’aplanissement.

e) Voici d’après De Martonne le tableau des principales projections.

  1. Vicomte de Santarem. Atlas des Mappemondes.
  2. La fameuse carte du Tendre n’a rien de commun avec la géographie. Le Tendre est le pays imaginaire de l’amour dont Mlle de Scudéry a donné la description dans son roman de Clélie. On a cependant donné une reproduction graphique de cette imagination.
  3. Mellnish, R. K. An introduction to the Mathematics of Map Projection. PP VIII-144. London. The Cambridge Press. (Théorie fondant la construction des cartes.)
  4. De Martonne. — Traité de géographie physique I, p. 54.