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Page:Otlet - Traité de documentation, 1934.djvu/420

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LES ENSEMBLES


e) Les Classeurs, Fichiers et Chemises. — Ce sont les contenants ou réceptables ; ils sont de formats appropriés aux formats des documents. Ceux-ci après avoir été indexés conformément à la classification, viennent y prendre place et constituent les Collections, les Répertoires, les Dossiers.

5. Opérations de la Documentation administrative.

Le travail s’effectue selon la méthode que définissent ces principes, avec les instruments que leur servent d’auxiliaire, à l’aide aussi d’agents formé, et de machines et appareils qui viennent rendre de plus en plus mécaniques les opérations intellectuelles. À son origine, le travail a les documente pour matière première. À la fin, il a comme produit ou ces mêmes documents transformés et complétés ou des documents nouveaux. Le tout est tantôt à l’état statique, c’est-à-dire à l’état de conservation et de repos, range dans les Répertoires et Collections, tantôt à l’état dynamique, c’est-à-dire en voie d’élaboration, de circulation et d’utilisation.

6. Liaison entre les Documentations scientifiques et administratives.

En parallèle avec la Documentation administrative, selon plus ou moins de développements, mais au moins toujours avec un noyau, chaque organisme établit la Documentation scientifique et technique. Celle-ci est formée d’ouvrages, revues, journaux, catalogues, lois, jurisprudence, brevets, statistiques, cartes, photos, plans, publications commerciales de toute nature. Ces divers documents sont réunis en collections qui, elles, sont munies de catalogues et développées sous les trois formes essentielles : la Bibliothèque, les Archives encyclopédiques en Dossiers documentaires et le Répertoire Bibliographique. Les deux documentations, la scientifique et l’administrative, sont une d’esprit et une de méthode. À tout moment, elles sont à la disposition du chef, de ses adjoints, de leurs collaborateurs. À eux d’en jouer comme on joue d’orgues immenses dont tous les registres et toutes les clés sont là prêtes à émettre sûrement tous les sons que nécessite la composition musicale.

422.5 Les Archives anciennes.

Elles sont constituées par les documents anciens, ordinairement manuscrits et originaux, relatif à l’administration d’autrefois et qui comprennent notamment les titres juridiques des organismes publics et les papiers privés de familles et des établissements commerciaux.

Pour l’organisation des archives il y a lieu de revoir, étendre et développer les dispositions que l’on a commencé à prendre et à les arrêter aux degrés local, régional et mondial.


422.6 Organisation des musées.

Les collections muséographiques comprennent les échantillons, spécimens, modèles, pièces diverses, tout ce qui est utile à la documentation mais qui se présente comme objets à trois dimensions. C’est la documentation objective. Le musée est à traiter d’après les principes généraux et de la méthode générale, quant au collectionnement, au catalogue et au classement. Il y a donc analogie avec la Bibliothèque et les Archives.

Il y a lieu de donner aux musées et aux collections d’objets de toute nature une organisation aux degrés local, régional, national, mondial.


422.61 Plan général.

L’organisation des Musées doit s’opérer selon les trois formes suivantes :

1° Comme institution en soi, les Musées peuvent tendre soit vers une intégration verticale avec les autres institutions : Bibliographie, Bibliothèque, Encyclopédie, Musée ; soit vers une intégration horizontale en multipliant leurs secteurs jusqu’à réaliser les Musées universels.

2° Dans leurs relations les uns avec les autres, les Musées tiendront à établir l’échange et la coopération, à se fédérer ou s’établir dans les rapports de centres, de succursales ou de divisions complémentaires.

3° Il y a lieu aussi de réaliser un Musée Universel Mondial, qui soit à la fois encyclopédique ou complet, et réalisé toutes forces nationales et internationales unies.

422.62 Le Musée Mondial.

Dans le Plan général, le Musée mondial, une des institutions du « Mundaneum », fondé en 1910, a pour but de « visualiser » les données relatives au monde et à son contenu. Il se divise en cinq séries de sections : 1° Sections nationales ou géographiques. Représenter chaque nation sous les divers aspects de son existence et de sa vie : le territoire, la population ; la vie économique intellectuelle et politique ; l’histoire du pays. 2° Sections historiques. Représenter une synthèse de l’histoire universelle ; ce qui s’est passé au cours du temps et des âges. L’exposer non seulement comme l’enchaînement des grands faits qui ont déterminé les destinées de l’Humanité, mais comme l’évolution constante des idées, des mœurs et des forces sociales, comme la suite des civilisations du passé. 3° Sections scientifiques. Représenter le cycle des sciences et des activités pratiques, les représenter dans leurs données essentielles, leur développement historique et leurs progrès les plus récents. S’attacher à ce qui est d’importance humaine et mondiale ; montrer chaque élément comme partie de l’Universalité ; faire voir les corrélations, interdépendances et répercussions de toutes les parties de l’Univers : la Nature, l’Homme, la Société, la Vie devenue mondiale. 4° Section des problèmes mondiaux et de l’organisation mondiale. 5° Section d’art.