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Page:Owen jones - Grammaire de l ornement, 1856.djvu/307

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ORNEMENTS ITALIENS.

à l’étranger, telle que la magnifique armure emportée en Angleterre par le comte de Pembroke, après la bataille de St. Quentin.

Nous avons eu la tache agréable de rapporter de quelle manière l’art ornemental français avait été régénéré au seizième siècle, en suivant les traces de l’école italienne d’alors ; et c’est pour nous maintenant un devoir bien moins agréable de faire connaître l’influence funeste que l’Italie exerça, au dix-septième siècle, sur l’art français. Il ne peut y avoir aucun doute, que Lorenzo Bernini et Francesco Borromini, deux artistes italiens richement doués de dons naturels, mais dont le mérite fut fort exagéré de leur temps, firent un mal immense à l’art français. Placés au faîte de la renommée, ils concentrèrent sur eux, pendant toute leur vie, l’attention universelle. Le premier était le fils d’un sculpteur florentin et naquit en 1589. Il décela de bonne heure un talent précoce pour la sculpture, et même pendant son adolescence il fut largement employé, non seulement comme sculpteur, mais aussi comme architecte. Il vécut presque continuellement à Rome : la fontaine de la Barcaccia sur la piazza di Spagna, le célèbre triton sur la piazza Barberini et les grandes fontaines de la piazza Navona ; le collége de la propaganda fide ; le grand vestibule et la façade du palais Barberini, en face de la strada felice ; une campanile pour St. Pierre (qu’on a ôté dans la suite) ; le palais Ludovico,


Composition ornementale par Le Pautre.


sur le mont Citorio ; la célèbre piazza de St. Pierre ; et enfin le grand escalier conduisant de St. Pierre au Vatican ; tous ces ouvrages, sans énumérer un grand nombre d’autres, sont de sa composition. Les bustes de Bernini étaient recherchés par tous les souverains et tous les seigneurs de l’Europe ; au point qu’à l’âge de soixante-huit ans, Louis XIV., qui était peu accoutumé à se voir refuser quelque chose,

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