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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/134

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un glorieux invalide, mais je ne m’appuierai pas sur lui, parce qu’avec sa jambe de bois il ne saurait marcher au pas des générations nouvelles. Je ne nie, je ne repousse aucune combinaison gouvernementale. Mais je ne les accepte que comme instrument pour rendre les hommes plus heureux et meilleurs. Si tu veux des formules, en voici :

-Je crois à l’autorité comme moyen, à la liberté comme moyen, à la charité comme but.

- Il y a deux espèces principales de gouvernements, et ces deux espèces de gouvernements peuvent être animées de deux principes opposés.

–Ou c’est l’exploitation de tous au profit d’un seul et c’est la monarchie de Néron, monarchie que j’abhorre.

-Ou c’est le sacrifice d’un seul au profit de tous et c’est la monarchie de saint Louis, que je révère avec amour.

-Ou c’est l’exploitation de tous au profit de chacun et c’est la république de la Terreur, et cette république, je la maudis.

-Ou c’est le sacrifice de chacun au profit de tous et c’est la république chrétienne de l’Église primitive de Jérusalem c’est peut-être aussi celle de la fin des temps l’état le plus haut où puisse monter l’humanité.

Tout gouvernement me semble respectable en ce qu’il représente le principe divin de l’autorité ; en ce sens je comprends l’omnis potestas a Deo de saint