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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/140

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saintes et salutaires pensées, qui m’avez consolé de mes tristesses, qui m’avez donné du courage. Mais ce sont là des choses que l’on doit sentir et non pas exprimer ; en un mot, vous me manquez bien, vous nous manquez à tous, tant que nous sommes ici à Lyon, de vos anciens condisciples. Deux fois nous avons dîné ensemble, de la Perrière, Chaurand, Biétrix, et tant d’autres, et deux fois nous avons bu à votre santé, aux grandes acclamations de tout le le monde. La dernière fois, c’était chez moi, et mon père et ma mère, désireux de vous connaître, se sont joints de grand cœur au toast que nous vous portions.

De tous mes plaisirs, un des plus grands, c’est le pèlerinage que j’ai fait à Saint-Point, pour voir M. de Lamartine. Dufieux, qui le connaît, avait obtenu de lui la permission de m’amener. Nous partîmes ensemble un dimanche matin pour Mâcon, où nous arrivâmes le soir, après avoir parcouru un pays charmant : là nous apprîmes que M. de Lamartine était à son château de Saint-Point, à cinq lieues de Mâcon, dans les montagnes. Le lundi donc, après déjeuner, nous nous mîmes en route sur un léger char-à-bancs que conduisait un petit phaéton en guenilles, et nous suivîmes le chemin de l’antique et célèbre abbaye de Cluny. Puis, quand nous eûmes de loin aperçu les ruines de cette vieille maison de Dieu, nous détournâmes à gauche, dans la grande et belle vallée où est située la demeure du