Aller au contenu

Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/158

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

leur a laissée ne peut se traduire que par ces mots de l’un d’eux « Vraiment, c’est la foi, c’est la charité des premiers siècles. » Oh oui, mon ami, la foi, la charité des premiers siècles Ce n’est pas trop pour notre âge. Ne sommes-nous pas. comme les chrétiens des premiers temps, jetés au milieu d’une civilisation corrompue et d’une société croulante ? Jetons les yeux sur le monde qui nous environne. Les riches et les heureux valent-ils beaucoup mieux que ceux qui répondaient à saint Paul ! « Nous vous entendrons une autre fois ? » Et les pauvres et le peuple sont-ils beaucoup plus éclairés et jouissent-ils de plus de bien-être que ceux auxquels prêchaient les apôtres ?

Donc, à des maux égaux, il faut un égal remède la terre s’est refroidie, c’est à nous, catholiques, de ranimer la chaleur vitale qui s’éteint, c’est à nous de recommencer aussi l’ère des martyrs. Car être martyr, c’est chose possible à tous les chrétiens ; être martyr, c’est donner sa vie pour Dieu et pour ses frères, c’est donner sa vie en sacrifice, que le sacrifice soit consommé tout d’un coup comme l’holocauste, ou qu’il s’accomplisse lentement, et qu’il fume nuit et jour commentes parfums sur l’autel ; être martyr, c’est donner au ciel tout ce qu’on a reçu son or, son sang, son âme tout entière. Cette offrande est entre nos mains ; ce sacrifice, nous pouvons le faire ; c’est à nous de choisir à quels autels il nous plaira de le