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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/196

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deur. Bien des fois, cependant, vous m’avez donné des témoignages qui ont surpassé mon attente. Un soir, par exemple, vous me dites que vous priiez tous les jours nominativement pour moi, et ces mots depuis ne sont pas sortis de mon cœur en vous écrivant donc, je voulais provoquer quelque témoignage pareil de- votre amitié pour moi, et vous m’en avez comblé. J’ai eu tort, j’ai manqué de confiance, pardonnez-le-moi, je vous en prie j’essayerai d’être désormais plus désintéressé dans mon affection pour vous.

Que vous avez raison dans ce que vous dites des combats intérieurs ! Hélas j’ai le malheur de parfaitement comprendre ces combats douloureux. Au milieu des jouissances qui me sont prodiguées, une inquiétude vague et multiforme ne me quitte pas. Ma conscience a eu de terribles orages à souffrir maintenant qu’elle est assez calme, c’est le tour de l’esprit, l’ambition d’agir me dévore : j’ai mille choses devant les yeux qui toutes me sollicitent et dont je ne puis saisir aucune.

J’ai travaillé un mois à mon Saint Thomas de Cantorbéry et n’ai encore fait que quelques pages. Pendant ce temps-là de la Perrière a fait achever une église dans le faubourg qu’il habite et l’a fait bénir : il a procuré de la sorte le bienfait de l’instruction religieuse et du saint sacrifice sept cents âmes qui maintenant le comblent d’actions de grâces. Que les actions valent donc mieux que les pa-