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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/295

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se rit de notre sagesse et qu’il confond notre impatience Mais, mon cher ami, tout serviteurs inutiles que nous sommes, il ne nous est pas permis d’être des serviteurs oisifs. A toutes les grandes œuvres qui se peuvent faire sans nous, malheur à nous si nous ne coopérons pas ! Prenons garde que l’humilité ne soit pas chez les gens de bien le prétexte commode de l’indolence. Quand le Sauveur mourut sur le Calvaire, il pouvait avoir à ses ordres plus de douze légions d’anges, et il n’en voulut pas il voulut bien cependant que Simon le Cyrénéen, un homme obscur, portât sa croix et contribuât ainsi à la grande merveille de la rédemption universelle.

Ne vous découragez donc point, mon cher ami, et ne vous laissez pas aller à vos abattements ordinaires. N’enfouissez pas le talent du père de famille. Vous vous devez aux jeunes hommes de votre génération qui ont reçu les promesses de vos premiers succès. Vous vous devez à vos amis, qui comptent beaucoup sur vous pour les aider à se conserver croyants et bons dans un siècle dangereux. Quant à moi, je ne communie jamais sans prier spécialement pour vous.

Adieu, nous nous trouverons, je pense, dimanche prochain au rendez-vous de la sainte Eucharistie.

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