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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/303

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ciété a rencontré des défiances partout. Si à Lyon elle n’a jamais encouru le blâme de l’autorité ecclésiastique, si même quelques prêtres vénérables l’ont encouragée, elle n’a pas cessé d’être l’objet des vexations de beaucoup de laïques : gros bonnets de l’orthodoxie; pères de concile en frac et en pantalons à sous-pieds ; docteurs qui prononcent entre la lecture du journal et les discussions du comptoir, entre la poire et le fromage gens pour qui les nouveaux venus sont toujours les mal venus, pour qui tout ce qui arrive de Paris est présumé pervers, qui font de leur opinion politique un treizième article du Symbole, qui s’approprient les oeuvres de charité comme leur chose, et disent, en se mettant modestement à la place de Notre-Seigneur « Quiconque n’est pas avec nous est contre « nous. » Vous ne sauriez croire les mesquineries, les vilenies, les arguties, les minuties, les avanies dont ces gens-là, avec la meilleure foi du monde, ont usé contre nous. Les plus estimables ont. été entraînés par la foule, et nous avons dû souffrir beaucoup de ceux même qui nous aimaient. Au reste, nous n’avons pas à nous plaindre quand nous avons affaire à un monde bu M. Lacordaire est anathématisé, M. de Ravignan déclaré inintelligible et l’abbé Cœur suspect.

Chaurand et moi, comme principaux fondateurs et directeurs de l’oeuvre, nous avons été constamment sur la brèche, et ce rôle nous fatigue beau-