Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/306

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L’astre de saint. Vincent de Paul monté plus tard sur l’horizon n’est pas destiné sans doute à fournir une moins longue carrière. Marchons à sa lueur : honorons aussi notre père en la personne de ce Patron si digne d’amour, et nous vivrons longtemps. Nous verrons peut être un jour les enfants de notre vieiliesse trouver un large abri sous cette institution dont nous avons vu les frêles commencements. Nous surtout, habitants des provinces, nous tressaillirons de joie de pouvoir assurer à nos fils cette hospitalité parisienne qui rassura nos mères. Autour de nous montera, toujours croissant, le flot de la génération catholique, et nous apercevrons le moment où il se débordera pour inonder et renouveler la face de notre pauvre patrie. Le besoin en est grand. La mauvaise herbe de l’égoïsme ne semble-t-elle pas se multiplier sans cesse ? L’avarice ne prend-elle pas, sous le nom d’ économie, un masque philanthropique ? En vérité, je me réjouis de voir, au nom dé la philanthropie, fermer les tours et resserrer les portes des hôpitaux. L’usurpatrice se trahit elle-même, elle se dénonce au bon sens public quelque temps abusé il faudra bien, tôt ou tard, qu’elle cède la place n sa sœur légitime, la sainte Charité.

Mais pour aider à ces changements n’avons-nous rien à faire, rien à changer en nous, rien à rendre meilleur ? Je ne sais comment ma lettre ne vous est parvenue que le lendemain de