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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/33

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même le présent, qui vient du passé, consent l’avenir. Si donc il est vrai que l’humanité va subir une recomposition nouvelle à la suite des révolutions qu’elle éprouve, il faut reconnaître que les éléments de cette synthèse définitive doivent se retrouver dans le passé car on ne saurait admettre que la Providence ait laissé le genre humain assis durant six mille ans à l’ombre de l’erreur et de la mort, sans lumière et sans appui. En appliquant cette formule à la religion, nous dirons que, l’homme étant un être essentiellement religieux et la religion étant absolument nécessaire à son développement intellectuel et moral, il est impossible qu’il soit resté un siècle seulement dans l’ignorance ou dans l’erreur sur un sujet aussi grave. D’un autre côté, pouvait-il, par ses propres forces, arriver bientôt à la vérité religieuse  ? Non, puisque au bout de quatre mille ans, Aristote et Platon, les deux plus grands génies qui aient jamais existé, étaient encore bien loin.de posséder des idées pures, et ce qu’il y a de mieux dans Platon, ce sont les traditions qu’il a copiées. D’ailleurs, les besoins physiques, absorbant l’attention, ne laissaient point de part aux réflexions philosophiques. Enfin il est prouvé que sans éducation l’homme reste confiné dans le monde matériel, qu’à l’éducation seule il appartient de l’élever aux Idées morales. Cette éducation transmise de père en fils, de qui le premier