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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/436

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où j’étais. Je retenais à peine de grosses mais délicieuses larmes, et je sentais descendre sur moi la bénédiction divine avec les paroles consacrées. Ah mon cher L. vous le compagnon des temps laborieux, vous le consolateur des mauvais jours, que n’étiex z-vous là ! Je vous aurais prié vous aussi, comme le bon Pessonneaux, de donner votre signature à l’acte commémoratif de cette grande fête ; vous aussi, je vous aurais présenté a la charmante épouse qui m’était donnée vous aussi elle vous aurait salué de ce gracieux sourire qui enchantait tout le monde. Et depuis, depuis cinq jours que nous sommes ensemble, quel calme, quelle sérénité dans cette âme que vous connaissiez si inquiète et si ingénieuse à se faire souffrir !

Je me laisse être heureux. Je ne compte plus les moments, ni les heures. Le cours du temps n’est plus pour moi. Que m’importe l’avenir ? le bonheur dans le présent, c’est l’éternité. Je comprends le ciel. Aidez-moi à être bon et reconnaissant. Chaque jour, en me découvrant de nouveaux mérites dans celle que je possède, augmente ma dette envers la Providence. Quelle différence d’avec ces jours où vous me vîtes si triste à Paris ! On m’a pardonné à demi de vous avoir montré alors une certaine lettre ; on me pardonnera tout