Aller au contenu

Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 10.djvu/450

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

successeurs ont élevé le château Neuf dont les vieilles tours féodales dominent le port. Le palais de la reine Jeanne rappelle cette femme sanguinaire, qui, meurtrière de son époux, perdit par ses crimes l’empire de la France en Italie. Alors commence l’ascendant de l’Espagne d’opulentes fondations dans les monastères, des palais plus somptueux qu’élégants, les noms même de Médine et de Tolède, etc., donnés aux rues de la ville, rappellent la dynastie castillane. Elle devait pourtant finir un jour et faire place à nos fleurs de lis qu’on retrouve avec la famille des Bourbons sur le trône napolitain. Ces dernières vicissitudes de l’histoire, ce sceptre tour à tour balancé entre des peuples rivaux, ce déchirement du pays par les armes de l’étranger, sont autant de mystères qui ne s’expliquent pas encore. Mais ceux des époques antérieures se sont si complétement dénoués, la Providence a si bien montré son doigt dans les destinées anciennes de cette contrée, qu’on peut être sûr de la reconnaître tôt ou tard dans ses révolutions modernes.

Je m’oublie à des récits sans intérêt pour vous. Alphonse vient de voir lui-même toutes ces choses lui-même peut de vive voix les décrire à Charles, mieux qu’on ne saurait le faire par écrit. Cependant je sais par expérience qu’on aime à entendre parler de ce qu’on a vu, surtout lorsque les circonstances ne sont pas les mêmes. Et maintenant