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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/119

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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

Je reconnais un peuple qui ne veut obéir qu’à Dieu, et qui encore ne lui obéira pas toujours. Voici la loge d’Orcagna, ce portique ouvert où l’on faisait l’inauguration des magistrats, la publication des décrets, les principales cérémonies politiques quand tout se passait au grand jour et que les affaires de l’État étaient les affaires de tous. Non loin de là, s’élève Orsanmichele, orné de onze tabernacles où les douze corporations des métiers de Florence avaient placé ces belles statues, symboles de leur union, de leur piété et de leurs richesses. Aux deux extrémités de la ville, au couchant et a l’Orient, Sainte-Marie-Nouvelle et Sainte-Croix, comme deux postes avancés des fils de saint Dominique et de saint François, pour la défendre contre l’hérésie et la corruption. Ces deux églises sont contemporaines du palais Vieux et de la cathédrale ; tant d’édifices ont été entrepris en vingt ans par cette même ville qui, depuis trois siècles, ne s’est pas trouvée assez riche pour achever la façade du Dôme. Il ne faut pas oublier du côté du nord l’Annunziata, berceau de l’ordre des Servites, fondé au treizième siècle par sept pieux citoyens de Florence et, enfin, si l’on veut descendre jusqu’au temps des Médicis, les palais Pitti, Strozzi, Riccardi, avec leurs murailles cyclopéennes, et le couvent de San Marco, encore tout rempli du souvenir de Savonarole.

Voilà ce que je découvre du haut de la coupole