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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/165

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LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

Du haut des terrasses de Sainte-Claire et du Sagro Convento on domine le bassin de l’Ombrie et ses admirables campagnes illustrées par tant de miracles. C’est là que fut célébré le fameux Chapitre des cabanes de feuillages où, onze ans après la fondation de l’ordre, cinq mille religieux se trouvaient réunis. Ces beaux lieux n’ont pas changé, tous les souvenirs y sont vivants, et l’on ne s’étonnerait pas d’y voir recommencer les mêmes prodiges. Au pied de la montagne est l’église de Sainte-Marie-des-Anges malheureusement refaite sur les plans de Vignolo au dedans le petit sanctuaire de la Portiuncule, peint par Overbeck, et dans le monastère on voit le lieu où saint François avait coutume de prier, celui où il mourut, celui où il se précipita dans les ronces, remplacées maintenant par de belles roses sans épines.

Non jamais pèlerinage ne fut plus doux, nous étions pénétrés d’un sentiment qui ressemblait à la joie, mais plus calme et plus durable ; les paroles ne nous venaient plus qu’avec des larmes. Il nous semblait que le ciel était plus beau, les hommes meilleurs, et que volontiers nous aurions dressé là notre tente pour le peu de jours qu’il nous reste avant de la replier.

Si l’on considère l’Italie du moyen âge, on y peut tracer un cercle qui commence à Pise, à Florence, qui embrasse la Toscane, l’Ombrie, une partie du patrimoine de Saint-Pierre et qui finit à Viterbe.