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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/220

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gées : il n’avait pas d’objection particulière contre les barbares. Néanmoins je m’attendais aux plaintes et aux remontrances. Elles arrivent en foule. Mais, d’un autre côté, je reçois les adhésions les plus complètes de bien des catholiques zélés, fatigués de la politique étroite, violente de l’Univers comme de la politique impopulaire et découragée du Correspondant. Mais vous ne savez pas que mon article est la rédaction d’un discours[1] prononcé au Cercle catholique, dont j’ai atténué les expressions bien loin de les aggraver, et qui ont l’approbation du vénérable M. Desgenettes, de M. de Saint-Seine et de beaucoup de gens de votre connaissance. Hier encore, le Père Lacordaire me répétait qu’il partageait toutes mes opinions et qu’il s’étonnait seulement qu’on pût les trouver hardies. Enfin vous-même, monsieur et cher ami, vous pensiez comme moi le 2 octobre, je le vois bien et je m’en félicite ne puis-je pas espérer que vous n’avez pas changé d’avis et que j’ai encore la douceur d’être d’accord avec vous ?

S’il en est autrement, alors c’est moi qui me suis mal exprimé, et je le crois, puisque vous ne me comprenez pas. Quand je dis passons aux barbares, je ne dis pas de passer aux radicaux, à ces radicaux dont on s’occupe et dont on s’effraye. Encore bien moins aux radicaux suisses pour lesquels

  1. Les Dangers de Rome et ses Espérances (Correspondant, t. XXI, p. 412.)