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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/264

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XLV
FRÉDÉRIC OZANAM À M. ERNEST HAVET.
Paris, 22 mai 1849.

Mon cher collègue,

Votre lettre me touche beaucoup. Dans l’orage où nous sommes, c’est un rare bonheur d’être lu, de nouer un commerce de pensée exempt de ces cruelles dissidences qui divisent tant de beaux esprits. Je vous remercie, non de vos éloges, mais de votre approbation sur plus d’un point où vous me rassurez. Je vous suis encore plus obligé de vos difficultés, puisqu’elles me mettent en demeure de m’expliquer mieux, et qu’en allant jusqu’au vif des questions, elles suppriment entre nous des réticences et des détours dont une franche amitié ne s’accommode pas.

Croyez d’abord que vous n’avez rien à défendre, et qu’à la fin de mon chapitre VIII, j’ai pu m’exprimer mal, mais que je n’ai jamais voulu attaquer, ni les conquêtes légitimes de la liberté moderne, ni les grands logiciens de l’Assemblée