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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/280

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vons différer d’opinions sur ce point, et c’est ce que l'Univers devait discuter, s’il ne préferait les questions de personnes aux questions de doctrines. Pour moi, je n’ai pas à défendre, la mémoire de M. de Chateaubriand que j’ai peu connu, mais que j’ai connu dans ses dernières années catholique pratiquant et sincère. Je crois qu’il a fait beaucoup de fautes, et je déteste les paroles de lui que vous citez. Mais, à mon sens, le Génie du Christianisme, les Martyrs et les Études Historiques , ont donné à la littérature de ce siècle tout ce qu’elle a de supérieur au siècle passé. Ces livres m’ont fait beaucoup de bien, et je connais bien des esprits qui en ont ressenti les mêmes effets. M. Ballanche avait sur les peines éternelles une opinion téméraire qu’il a rétractée. Il est mort dans la paix de l’Eglise après avoir reçu les sacrements avec une grande piété. Mais ses livres où cette erreur tient bien peu de place sont tout entiers tournés au triomphe de la vérité chrétienne. C’est une gloire dont nous devrions être plus fiers comme catholiques et comme Lyonnais. Croyez-vous que de Maistre n’ait jamais erré? Il y a une page des Soirées de saint Petersbourg où est indiquée la possibilité d’une nouvelle révélation, et dont les saint-simoniens se sont beaucoup prévalus. Au surplus, dans un court feuilleton destiné à faire connaître un livre de poésie, je n’avais pas l’intention de régenter la littérature catholique, ni de diriger les lectures de la jeunesse.