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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/288

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nos Bretonnes, qui ont le voile et la guimpe des religieuses, mais qui en ont aussi la modestie. Les villageois de la campagne romaine se drapent et se posent comme un peuple d’artistes  : Ici hommes du Morbihan gardent le calme et la froideur d’une race de soldats. On voit qu’ils ont bien moins reçu de ces dons aimables si richement départis aux populations du mais on sent aussi que leur religion plus profonde est en même temps plus solide, et que ces gens-là n’auraient jamais trahi leur pape, surtout quand ce pape était Pie IX. A vrai dire, le peuple tient du pays. Tout a ici un faux air d’Italie, mais tout diffère. Figure-toi une mer aussi bleue que le golfe de Naples, les pins d.’Italie, les lauriers, les chênes verts en grand nombre, les grenadiers en pleine terre ; mais, si le froid n’y est jamais assez vif pour étouffer cette végétation d’un climat meilleur, le soleil n’y est pas, assez chaud, ni la terre végétale assez profonde, pour bien mûrir la figue et le raisin. Au fond, ce pays est excellent, il rapporte en blé deux fois sa consommation mais jusqu’ici le paysage n’y a rien de bien attrayant. Les rochers même de Saint Gildas, tout renommés qu’ils sont, ne valent pas ceux de Capri ou d’Amalfi ; et quand on a vu les bords du Rhin et ceux du Tibre, il ne faut pas venir chercher les beautés de la nature en Bretagne.

Adieu, cher frère, présente mes tendres respects