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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/296

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LIII
À M.CHARLES OZANAM.
Kerbertrand, près Quimperlé, le 18 septembre 1850.

Mon cher frère,

Avant-hier nous sommes arrivés sains et saufs à Quimperlé, après une course de trois jours, qui nous a montré la Bretagne sous ses aspects les plus curieux et les plus charmants. Samedi matin nous quittions Truscat, comblés des politesses de madame de Francheville, qui nous pressait de la revenir voir au retour : son canot nous conduisit à bord d’une chaloupe frétée pour nous conduire à la petite ville d’Auray. Nous avons encore une fois traversé ce bassin du Morbihan, par un soleil magnifique qui argentait tous les flots et dorait toutes îles ; puis, nous nous sommes engagés dans un bras de mer, long de trois lieues, à peu près large comme la Saône dont il rappelle un peu les bords, tant ses collines boisées se dessinent avec grâce c’est ce qu’on nomme la rivière d’Auray, à cause de la ville qu’on trouve au bout,