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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/397

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laisse pas de retâche, et qui vous fait trouver de l’intérêt, de la passion, dans des études si diverses. Quand je faisais opposition à votre voyage transatlantique, je cédais à l’égoïsme de l’amitié.Mais ne me croyez point l’ennemi des Yankees, et je vous prie de ne pas-me faire d’affaires avec ce grand peuple. Il réalisera peut-être l’idéal politique où tendent, à mon sens, les sociétés modernes. Tout ce que vous me dites de Montréal et de Québec me touche beaucoup, surtout cette joie que vous avez eue d’y retrouver le souvenir tout vivant de votre illustre père. Je suis charmé de vous voir assis au banquet de famille de nos frères d’outre-mer. Mais ne pensez pas que je sois indifférent à la bonne fortune que vous avez eue de vous trouver aux fêtes de Boston je ne méprise pas les speeches du président des États-Unis, et je n’ai garde de dédaigner ces processions d’ouvriers qui nous donnent le spectacle de la démocratie calme et disciplinée. Elles valent mieux que nos bandes armées du Cher et de la Nièvre. Ouvrez bien les yeux, observez, et vous reviendrez fort à propos en 1852 car, à ne vous rien cacher, 1852 est déjà-commencé depuis une quinzaine de jours, et nos affaires se brouillent assez joliment. Même si vous attendez le mois d’avril, je ne puis vous garantir que vous retrouverez votre fauteuil à l’Académie française : il pourrait bien avoir chauffé la soupe des insurgés ! Heureux mortel, vous ne verrez pas la fumée de nos incendies ! mais vous