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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/417

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et l’ordre. Le choix n’est pas difficile, et la vérité du catholicisme n’a pas besoin d’autre démonstration. Voilà, mon cher ami, le court raisonnement qui m’ouvre les portes de la foi. Mais une fois entré, je suis tout éclairé d’une clarté nouvelle, et bien plus profondément convaincu par les preuves intérieures du christianisme. J’appelle ainsi cette expérience de chaque jour, qui me fait trouver dans la foi de mon enfance toute la force et toute la lumière de mon âge mûr, toute la sanctification de mes joies domestiques, toute la consolation de mes peines. Quand toute la terre aurait abjuré le Christ, il y a dans l’inexprimable douceur d’une communion, et dans les larmes qu’elle fait répandre, une puissance de conviction qui me ferait encore embrasser la croix et délier l’incrédulité de toute la terre. Mais je suis loin de cette épreuve, et au contraire, combien cette foi du Christ, qu’on représente comme éteinte, agit fortement dans l’humanité Vous ne savez peut-être pas assez, mon cher ami, combien le Sauveur du monde est encore aimé, combien il suscite de vertus et de dévouements qui égalent les premiers âges de l’Église. Je ne cite que les jeunes prêtres que je vois partir du séminaire des Missions étrangères pour aller mourir au Tonkin, comme mouraient saint Cyprien et saint Irénée, et ces ecclésiastiques anglicans convertis, qui abandonnent des bénéfices de cent mille francs de rente,