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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/419

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christianisme ; donc, s’il y a des objections, je crois , qu’elles se résoudront tôt ou tard, je crois même que quelques-unes ne se résoudront jamais, parce que le christianisme traite des rapports du fini avec l’infini, et que jamais nous ne comprendrons l’infini. Tout ce que ma raison peut exiger, c’est que je ne la force pas de croire à l’absurde. Or, il ne peut pas y avoir d’absurdité philosophique dans une religion qui a satisfait l’intelligence de Descartes et de Bossuet, ni d’absurdité morale dans une croyance qui a sanctifié saint Vincent de Paul, ni d’absurdité philologique dans une interprétation des Écritures qui contentait l’esprit rigoureux de Sylvestre de Sacy. Quelques modernes ne peuvent supporter le dogme de l’éternité des peines, ils le trouvent inhumain. Mais pensent-ils aimer plus l’humanité, ou avoir une conscience plus exacte du juste et de l’injuste, que saint Augustin et saint Thomas, saint François d’Assise. et saint François de Sales ? Ce n’est donc pas qu’ils aiment plus l’humanité ; c’est qu’ils ont un sentiment moins vif de l’horreur du péché et de la justice de Dieu. Ah ! mon ami, ne nous perdons point dans des discussions infinies. Nous n’avons pas deux vies, l’une pour chercher la vérité, l’autre pour la pratiquer. C’est pourquoi le Christ ne se fait pas chercher il se montre tout vivant dans cette société chrétienne qui vous environne, il est devant vous, il vous presse, Vous devez avoir bientôt quarante