Aller au contenu

Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
40
LETTRES DE FRÉDÉRIC OZANAM

moi cet esprit de force et d’intelligence que la chrétienté tout entière, agenouillée aux solennités de la Pentecôte, demande en ce moment. J’espère, avec la grâce de Dieu et votre secours, ne-jamais manquer au mandat fraternel que mes amis catholiques me donnèrent, quand ils m’engagèrent à monter dans cette chaire qu’on m’offrait pour y défendre les intérêts, toujours Inséparables, de la religion et de la bonne science.

Recevez pour madame Dufieux l’hommage de mon respect ; souvenez-vous devant le bon Dieu de nos besoins et de nos épreuves. J’ai appris avec une extrême consolation la situation satisfaisante où vous êtes. Je fais des vœux pour votre santé, elle est chère à tant de monde qu’il faudra bien qu’elle se conserve.




Les vœux d’Ozanam furent exaucés. Il s’était consacré, par une vie d’études et d’abnégation, a cette mission du haut enseignement comme à un apostolat, et son éloquence était ce que Platon et Fénelon voulaient qu’elle fut « l’expression forte et persuasive d’un cœur bien inspiré. » Aussi Dieu seul sait le bien immense qu’il fit dans ses leçons, qui lui coûtaient tant de labeurs et de si grandes fatigues. Que de courage au travail, de fortes résolutions, de travaux utiles, de belles vocations il sut inspirer à cette jeune foule qui l’écoutait ! il était applaudi avec passion, il était encore plus aimé. Quand il sortait, chacun se précipitait pour avoir un mot de lui, pour l’entendre encore ; on lui faisait ainsi un