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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/475

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LXXXIX
À M. CORNUDET.
Pise, 12 janvier 1853.

Mon bien cher ami,

Votre excellente lettre m’arrivait la veille de mon départ de Bayonne, et je vous écris le surlendemain de mon arrivée à Pise. Vous me pardonnerez donc un mois de silence, si vous considérez que c’est un mois de voyage, de fatigues, de courts repos, où l’on n’a qu’un moment et un coin sur une table d’auberge pour écrire a sa famille. Mais aussitôt que nous retrouvons quelque chose qui ressemble au calme de la. vie ordinaire, dès que nous avons un gîte, une bougie et une bûche au feu, les amis nous manquent autour de ce foyer désert, et nous ne pouvons nous empêcher de songer aux absents. Nous arrivions précisément ici un lundi soir ; et au lieu de frapper à la porte d’un hôtel, qu’il nous eût été plus doux de sonner à la vôtre, de nous établir dans vos bons fauteuils, et après nous être enquis de ces yeux qui nous occu -