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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/545

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Prophètes dont les paroles sont si belles, que l’Eglise n’a rien trouvé de plus beau à mettre dans la bouche de ses enfants. Pendant de longues semaines de langueur, les Psaumes ne sont guère sortis de mes mains. Je ne me lassais pas de relire ces plaintes sublimes, ces élans d’espérance, ces supplications pleines d’amour qui répondent à tous les besoins, à toutes les détresses de la nature humaine. Il y a bientôt trois mille ans qu’un roi improvisait ces chants dans ses jours de désolation et de repentir et nous y trouvons encore l’expression de nos angoisses et la consolation de nos maux. Il est de l’office du prêtre de les répéter chaque jour  ; des milliers de monastères ont été fondés afin que ces Psaumes fussent chantés à toute heure, et que cette voix suppliante ne se tût jamais. L’Évangile seul est supérieur aux hymnes de David, et encore parce qu’il en est l’accomplissement, parce que tous les vœux, toutes les ardeurs, toutes les saintes impatiences du prophète trouvent leur fin dans le Sauveur sorti de sa race. Tel est le lien des deux Testaments, que le Sauveur lui-même n’a pas de nom qui lui soit plus cher que celui de fils de David. Les deux aveugles de Jéricho l’appelaient ainsi, et moi-même je lui crie souvent comme eux : « Fils de David, ayez pitié de nous. »

Je ne sais si je vous ai dit, mais mon frère Charles peut vous le conter avec plus de détail, comment nous aussi, nous croyons notre famille