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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/564

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peut-être froidement, sans intelligence mais d’autres s’y embraseront d’un feu qu’ils iront porter dans des villes où les conférences n’existaient point, ou bien ils iront réchauffer les conférences plus anciennes de Florence, de Gênes, de Milan, de Rome ; et de toutes leurs bonnes actions, une part viendra s’ajouter à la couronne que Dieu prépare au Père Pendola, mais qu’il donnera, j’espère, le plus tard possible.

Je m’aperçois que je renouvelle le proverbe français Gros-Jean veut prêcher son curé. Non, mon Père, je ne vous prêche pas ; c’est votre exemple, c’est votre charité qui me prêche, qui me dit d’avoir confiance en vous et de remettre cette œuvre entre vos mains.




« La veille du mois de septembre, accompagné de sa femme, de sa fille, de ses deux frères, Ozanam sortit de la maison qu’il occupait au petit village de Antignano, sur le bord de la mer. En sortant, il ôta son chapeau, et, les mains levées vers le ciel, il prononça cette prière « Mon Dieu, je vous remercie des souffrances et des afflictions que vous m’avez envoyées dans cette demeure ; acceptez-les en expiation de mes péchés. » Puis, se tournant vers sa femme « Je veux qu’avec moi tu bénisses Dieu de mes douleurs. » Et aussitôt, se jetant dans ses bras « Je le bénis aussi des consolations qu’il m’a données. »

« Dieu lui accorda, pour la dernière fois qu’il traversait la mer, un temps et des flots sereins. Couché sur le pont du navire qui le rapportait en France, il put jouir en paix de