Aller au contenu

Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 11.djvu/86

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
83
ANNÉE 1842

De toutes les qualités du grand siècle, celle qui soutenait toutes les autres, c’était peut-être celle que Bossuet prisait si fort, dont il regrettait si amèrement l’absence chez son élève je veux dire l’application.

Je me ronge de remords cependant je viens de prendre de bien belles résolutions dans cette retraite pascale qui a été singulièrement édifiante et qui me rappelait la première où je fus avec vous. Le P. de Ravignan y a fait deux sermons où il a atteint ce qui s’est jamais prononcé de plus éloquent. Mais rien n’a égale l’admirable cérémonie du Vendredi-Saint. Figurez-vous les cinq nefs de Notre-Dame pleines d’hommes plus de chaises, afin de laisser passage à la marche processionnelle des saintes Reliques de la Passion. Tout tombait à genoux devant elles, pendant que des voix d’enfants chantaient à l’orgue le Vexilla Regis. Je ne m’étonne pas que cette solennité ait décidé un certain nombre d’âmes chancelantes. La communion du jour de Pâques dura bien plus que l’an passé, et l’augmentation s’est fait sentir dans toutes les paroisses. Vous voyez que nous ne sommes pas encore morts, mais, comme du temps de l’Apôtre, quasi morientes et ecce vivimus. Après tout ce qu’on a fait pour égarer la jeunesse, la manière dont elle accueille la parole catholique est vraiment merveilleuse.

Vous savez les triomphes du P. Lacordaire à