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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/334

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finissant tout, en distinguant tout, en prouvant toujours, rétablissait l’ordre dans les intelligences. Elle y ramenait aussi la lumière. L’idée de Dieu remontait a sa place, et l’invisible’était conçu. Aux mythes sanguinaires du paganisme, se substituait le récit d’une incarnation, où la Divinité ne se manifestait que par la sagesse et par l’amour. Ce grand événement expliqùait toutes les destinées du genre humain, qui se déployaient depuis la chute originelle jusqu’à la fin des temps, débordant de toute part les traditions des Germains, et ouvrant à leurs yeux cinquante siècles d’histoire. Enfin, la création tout entière se dépouillait des prestiges effrayants que la superstition lui avait prêtés. Ce monde qui avait commencé, qui devait périr, ne paraissait plus qu’une chose finie, et par conséquent pénétrable à la curiosité de l’esprit. Dans les douze articles du symbole chrétien, il y avait assez de lumière pour éclairer les obscurités de l’humanité et de la nature, pour illuminer d’un seul trait l’ignorance de l’homme en lui faisant voir combien il avait ignoré. C’est pourquoi la prédication des premiers temps se renfermait dans les termes de cette profession de foi, que toutes les mémoires pouvaient retenir. Voici comment s’exprime une homélie du huitième siècle : j’aime à recueillir le peu qui reste de ces orateurs sans gloire, dont la parole créait des peuples : « Écoutez, mes enfants, la règle de foi que vous devez garder dans votre cœur, vous qui