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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/506

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des , ses compagnons d’armes et ses convives. Le palais des fils de Clovis se peuplait ainsi des rejetons des plus illustres familles franques et gallo-romaines, otages de la fidélité de leurs parents, ornement des fêtes royales, candidats privilégiés à tous les grands offices de la cour. Il fallait bien qu’ils y trouvassent une éducation mesurée à la grandeur de leur destinée. C’était peu de savoir brandir la framée, dompter un cheval et forcer une bête fauve, deux exercices où les Francs n’avaient pas d’égaux. Depuis que les rois parlaient latin, faisaient des vers, s’inspiraient des lois romaines pour la rédaction de leurs capitulaires et la perception de leurs impôts, ils aimaient à s’entourer d’hommes lettrés, ils réservaient leur confiance à ceux qui savaient agiter une question ou plaider une cause avec l’abondance éclatante des anciens orateurs gaulois ; et saint Évroult, saint Didier de Cahors, saint Germer, saint Bonnet, saint Hermeland, méritèrent, par leurs progrès dans les lettres, la faveur qui les appela aux charges de conseiller, de trésorier et d’échanson. Les jeunes compagnons du prince, les nourrissons du palais, comme on les appelait, durent arriver à la fortune par le même chemin et s’il convenait de les initier aux lettres divines et humaines, l’école que nous avons vue se former à l’ombre de la chapelle leur donnait des maîtres[1]

  1. Tacite, Germania, XIII « Insignis nobilitas, aut magna