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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 4.djvu/70

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et les discipliner chez eux, les naturaliser chez elle.. Séduits par le spectacle d’une société plus heureuse, ils en avaient convoité d’abord les richesses, ensuite les honneurs et les lumières. Ils s’introduisirent dans les camps, dans les charges, dans toutes les parties de l’État. Nous savons comment un envahissement pacifique et sans résistance, qui s’accomplit en même temps que les irruptions armées, mit peu à peu les Germains en possession du pouvoir aussi bien que du sol. Il y eut donc entre la civilisation et la barbarie un rapprochement volontaire, et, pour ainsi dire, un contrat. L’Église en dressa l’acte, et ce fut sur ce contrat et non sur la conquête violente, ce fut sur un droit et non sur un fait, que reposa la société nouvelle. Mais, entre toutes les races germaniques, nulle ne se prêta mieux que les Francs à cette alliance qui devait renouer la suite des temps. Devenus les hôtes de l’empire et ses auxiliaires~ ils défendent le passage du Rhin contre les Alains, les Suèves, les Vandales, et se font exterminer au poste qu’ils ne peuvent plus couvrir. Plus tard on les trouve à Châlons sous les drapeaux d’Aétius, pour écraser Attila. On voit leurs chefs, pliés sans peine aux mœurs latines, élevés au commandement des légions, faire porter devant eux les faisceaux consulaires, et donner leurs filles aux empereurs. Les Francs Magnence et Silvanus avaient disputé la pourpre aux fils de Constantin. Le Franc Arbogaste