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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 5.djvu/304

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XVI

Du très-saint miracle que fit saint François quand il convertit le loup tres-féroce de Gubbio.

Au temps où saint François demeurait dans la ville de Gubbio, parut dans les environs un loup monstrueux, terrible et féroce, qui dévorait non seulement les animaux, mais aussi les hommes ; souvent même il s’approchait de la ville, et les habitants ne sortaient plus des murs que tout armés, comme s’ils fussent allés en guerre. Nonobstant on ne pouvait s’en défendre quand on se trouvait seul sur son chemin et, par peur de ce loup, on en vint au point que personne n’osait sortir de la cité. Donc saint François, ayant compassion des hommes de ce pays, voulut s’en aller au-devant du loup, bien que les habitants ne le lui conseillassent en aucune façon ; il fit sur lui le signe de la très-sainte croix, plaça toute sa confiance en Dieu, et sortit de la ville avec ses compagnons. Mais, les autres craignant d’aller plus outre, saint François prit son chemin vers le lieu où était le loup. Or, voici qu’à la vue de beaucoup de gens de la ville qui étaient venus pour être témoins de ce miracle, le loup alla à la rencontre de saint François, la gueule ouverte ; et, comme il s’approchait de lui, saint François lui fit