Aller au contenu

Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/216

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

des exceptions prévues par la loi, l’inaliénabilité avait des effets qu’on n’a pas assez connus. Quoi de plus démocratique au fond que ces biens de main morte, que ces bénéfices qui circulaient de titulaire en titulaire, portant une aisance viagère dans la famille d’un pauvre prêtre, le mettant en mesure de nourrir ses vieux parents, de doter ses sœurs, d’instruire ses neveux, et passant ensuite sur une autre tête pour subvenir à d’autres besoins, seconder de nouvelles vocations, et contribuer ainsi à l’élévation successive de ce tiers-état, qui trouva souvent dans les rangs du clergé les économes de sa fortune en même temps que les défenseurs de ses droits ? Il se peut que les canonistes n’aient pas aperçu cette conséquence de leurs principes. Les vues auquelles ils s’attachaient avaient plus d’étendue et de hardiesse. Ils considéraient l’Église comme l’aumônière de la Providence, chargée, pour ainsi dire, des frais généraux de la civilisation, de tout ce qui faisait la douceur, la lumière et l’éclat de la société chrétienne. Elle avait la charge de l’hospitalité, et ce nom comprenait tous les devoirs de la bienfaisance publique, toutes les institutions que la charité conçut depuis les diaconies des apôtres jusqu’aux hôpitaux et aux léproseries du moyen âge. Elle avait le soin de l’enseignement, et par conséquent l’entretien des écoles de tous les degrés, a commencer par les leçons du maître qui catéchisait les enfants de la dernière