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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/275

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pour faire le salut des sociétés, s’ils ne sont commentés par les institutions. Nous croyons à deux sortes d’assistance, dont l’une humilie les assistés et l’autre les honore. Ce n’est pas le gouvernement seul, ce sont tous les honnêtes gens voués par la religion ou par humanité au service des pauvres en des temps si difficiles, qui doivent choisir entre ces deux manières de secourir les hommes.

Oui, l’assistance humilie, quand elle prend l’homme par en bas, par les besoins terrestres seulement, quand elle ne prend garde qu’aux souffrances de la chair, au cri de la faim et du froid, à ce qui fait pitié, à ce qu’on assiste jusque chez les bêtes car les Indiens ont des hôpitaux pour les chiens, et la loi anglaise ne permet pas de maltraiter impunément les chevaux. L’assistance humilie, si elle n’a rien de réciproque, si vous ne portez à vos frères qu’un morceau de pain, un vêtement, une poignée de paille que vous n’aurez probablement jamais à lui demander, si vous le mettez dans la nécessité douloureuse pour un cœur bien fait de recevoir sans rendre ; si, en nourrissant ceux qui souffrent, vous ne semblez occupé que d’étouffer des plaintes qui attristent le séjour d’une grande ville, ou de conjurer les périls qui en menacent le repos.

Mais l’assistance honore quand elle prend l’homme par en haut, quand elle s’occupe, premièrement de son âme, de son éducation religieuse, morale, poli-