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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/28

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des hommes et des chevaux, un pilier de pierre, entre deux petits obélisques, s’élève sur l’emplacement de la maison où naquit l’invincible batailleur. Ainsi l’atteste l’inscription

EN ESTE SITIO ESTUVO LA CASA Y NACIÓ EL AÑO DE MXXVI
RODRIGO DIAZ DE VIVAR LLAMADO EL CID CAMPEADOR.

Si la chronique du Cid semble placer son fief héréditaire au bourg de Vivar, les ballades lui donnent maison de ville et pignon sur rue. Là, sans doute, il jura de venger l’outrage de son vieux père. La il introduisit Chimène, en descendant du château de Burgos, où furent célébrées ses noces. Là souvent la noble dame languit dans l’attente du guerrier :

En los solares de Burgos
A su Rodrigo aguardando.

Quelques pas encore, et vous êtes au pied de l’église de Sainte-Agathe (Sant’Agueda), restaurée au quinzième siècle, mais dont l’étroite nef rappelle les proportions des premières basiliques espagnoles. Sainte-Agathe était cependant un sanctuaire vénéré, une des trois Iglesias juraderas, où les accusés se purgeaient par serment. Franchissez le seuil, et vous assistez au second acte du poëme espagnol, à la lutte du Cid contre le roi. L’indépendance de la Castille, si bien acquise par Fernan Gonzalez, n’a duré qu’un siècle. Les princes de Léon, fortement