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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/304

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et d’Auguste, se simplifie d’une manière merveilleuse à mesure qu’on remonte à des siècles plus anciens. Il y a sans contredit bien plus d’unité et de profondeur dans les traditions orphiques que dans la théogonie d’Hésiode et la théogonie à son tour est bien autrement majestueuse et simple que les métamorphoses d’Ovide. A l’ombre du sanctuaire et sous le sceau du silence, la doctrine des anciens se découvrait aux initiés c’était l’âme, l’essence de la religion toute la fable, avec ses inventions bizarres, tout le culte avec ses cérémonies pompeuses, n’en étaient que l’expression figurée. A travers le voile de l’allégorie, on peut signaler les traces d’un enseignement sublime.[1] Zeus, le roi des dieux, le souverain seigneur, compose avec ses deux frères la trinité grecque. A sa voix le monde sort du chaos l’homme, enfant de la boue, est animé d’un feu céleste : l’âge d’or se lève sur son berceau. Mais voilà que la femme a perdu le genre humain tous les maux s’échappent de la boîte de Pandore ; il n’y reste que l’es-

  1. Voici le jugement que le savant Creutzer porte sur les mystères des Grecs : « Dans ces traditions emblématiques des temps antérieurs que les mystères exprimaient sous une forme sensible, étaient représentés les grands êtres qui président au monde, procédant à l’œuvre de leurs créations, le Démiourgos avec le soleil et la lune, avec Hermès, ou la parole de la sagesse revêtue d’un corps. On gravait dans le cœur des Époptes les hautes vérités d’un Dieu unique et éternel, de la destination de l’univers et de celle de l’homme. On exprimait la doctrine de la palingénésie et de l’immortalité de t’âme. » (Symbolik und Mythologie, etc. 4 ° Teil, Seite 518, zweite Ausgabe, 1821.)