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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/317

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éprouve s’exprime par des signes ; les pensées, les émotions religieuses ont aussi leur expression nécessaire, inévitable cette expression, c’est le culte, Ainsi une religion sans culte et sans mystères méconnaîtrait les exigences de la nature humaine, elle serait à la fois trop élevée pour l’ignorant, puisqu’elle ne parlerait pas à ses sens ; trop basse pour le savant, puisque, s’expliquant tout entière à son esprit, elle ne saurait pas apaiser ce besoin de l’infini qui le presse de toutes parts. Comme la religion de l’Evangile se résume dans l’amour de Dieu, de même sa morale est renfermée tout entière dans l’amour des hommes, et proclame en quelques paroles tous les principes organisateurs de la société, « Qu’il est doux, qu’il est heureux de vivre ensemble comme des frères[1] ! Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fût fait[2] . » À ces mots de ralliement, les membres de la grande famille se tendent la main, l’édifice social s’élève, le pouvoir y préside, le Christianisme lui prescrit ses devoirs. Soyez justes, ô vous qui jugez la terre [3] . En même temps il revêt le chef d’une autorité sacrée, il le présente au peuple au nom de celui de qui toute paternité procède[4] . Aux

  1. Psaumes
  2. Évangile.
  3. Ecclésiaste
  4. Épître de saint Pierre.