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Page:Ozanam - Œuvres complètes, 3e éd, tome 7.djvu/393

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INTRODUCTION




L’humanité est une société innombrable où s’agitent des croyances contraires, où se parlent des langues discordantes, où luttent des passions ennemies. C’est aussi une société souffrante où il y a beaucoup d’ignorance et de douleurs, beaucoup d’ignominies et de misère. Cependant cette société n’est qu’une seule famille ; elle conserve les titres d’une origine illustre. Sur ces visages sillonnés par les larmes brille encore on ne sait quel reflet de lumière intelligente ; il reste quelque étincelle de chaleur vitale dans ces cœurs où reposent des germes de haine et de mort ; ces bras roidis à la peine déploient encore une force industrieuse, et il y a de la fécondité dans leurs sueurs. Voilà ce qui constitue la ressemblance des hommes entre eux et en même temps leur noblesse. Si donc quelqu’un porte avec plus d’éclat sur son front le caractère de l’intelligence, s’il conçoit des desseins plus courageux et les exécute avec quelque bon-