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Page:Pérochon - Les Creux de maisons.djvu/106

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CHAPITRE II

LA FÂCHERIE DES MARANDIÈRES


Delphine accoucha au mois de mars. À défaut d’un François, on eut une fille qu’on n’appela point Delphine, mais Louise, du nom de la marraine, la seconde des Maufrette.

La mère fut vite remise et put nourrir la petite. Naturellement, il ne fallut plus songer à aller en journée, mais Delphine trouva tout de même du travail à faire chez elle, car on la savait adroite et soigneuse.

C’était tout ce qu’avait espéré Séverin.

Malheureusement, vers ce temps-là, ceux des Marandières firent la vie dure à leur valet.

Jeandet, sa troisième attaque étant enfin venue, dormait tout de bon au cimetière, et la Loriote, débarrassée du vieux, faisait marcher ses hommes. L’âge, au lieu de l’attendrir, avait accru sa ladrerie ; elle était de plus en plus grondeuse et regardante.

Le patron, bon vivant au fond, un brin noceur et paresseux, recevait les pires averses au retour des foires. On lui laissait encore faire les marchés, parce qu’il était matois, et parce que Frédéric ne réussissait pas ces choses-là, étant trop brusque et sans défense du côté de la langue ; pour tout le reste, labours, semis,