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Page:Pérochon - Les Creux de maisons.djvu/250

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même avec une sorte de colère contre les cloches de ce jour qui étaient joyeuses :

— C’est cela ! cabotez, vous autres ! cabotez donc ! Des larmes filtrèrent entre ses paupières qu’il avait fermées à cause de la lumière crue :

Ding ! don ! cabotez donc !
Pour la fille et le garçon !

Pourquoi ce refrain de son enfance, à présent, lui revenait-il ?

Ding ! don ! cabotez donc !

La Pâturelle chantait cela jadis pour l’amuser ; en même temps elle tapait sur la crémaillère avec la pelle à feu.

Et le rythme était le même des notes secouées là-bas dans le bleu et de celles secouées en lui par le souvenir. C’était un rythme lent et monotone qui berçait.

Ding ! don ! Ding ! don !… Peu à peu Séverin perdit sa pensée comme quelqu’un qui va s’assoupir…

Un ronflement grandissant le fit sursauter ; une automobile arrivait à grande allure ; quand elle fut devant la charrière elle s’arrêta et le monsieur qui était au volant interpella Séverin.

— Hé ! l’homme ! fit-il, cette route mène-t-elle à Bressuire ?

— Oui monsieur, si l’on veut.

— Est-elle bonne sur tout le parcours ?

Séverin fit un geste vague qui ne signifiait pas grand’chose.

Comme la voiture recommençait à ronfler, il entendit