Aller au contenu

Page:Pérochon - Les Gardiennes (1924).djvu/108

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
96
LES GARDIENNES

qu’il voulait l’embrasser encore ; alors elle se dressa sur la pointe des pieds et posa ses lèvres sur la joue du jeune homme. Puis elle se mit à rire, elle aussi.

La Misangère continua son chemin vers le Paridier, laissant Georges à la boulangerie où l’on avait besoin de lui. L’avant-veille, en effet, le minotier avait amené quinze balles de farine ; ces balles encombraient la boutique et il fallait en monter une dizaine au grenier. Georges fit ce travail. Il protestait, disant qu’on abusait de sa bonne volonté, qu’on aurait bien dû le laisser se reposer une journée au moins ! mais ce n’était que plaisanterie et il ne trompait personne.

Quand il eut terminé, il demeura encore un moment à taquiner et à rire. Marguerite interrompait sa besogne pour lui répondre, si bien que Lucien finit par prendre un air sérieux.

— Cesse ton badinage, dit-il à Georges ; tu nous fais perdre notre temps et, ce soir, j’ai la tournée des Cabanes.

Georges promit de faire lui-même cette tournée des Cabanes ; tout au moins, il accompagnerait Lucien.

Puis, malgré la petite qui le priait de rester encore un peu, le jeune homme s’en alla vers le Paridier où il voulait saluer sa sœur et rejoindre ses parents.

Ayant un peu musé en route, il était plus de trois heures quand il arriva à la ferme. Solange, qui s’y trouvait seule avec son enfant, garnissait un panier