Aller au contenu

Page:Pérochon - Les Gardiennes (1924).djvu/159

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
147
LES GARDIENNES

Il sortit, penaud, et se dirigea vers les bêtes qui attendaient. Mais ce n’était pas encore là sa place : la Misangère l’avait suivi et le chassait, ni plus ni moins qu’un galvaudeux. Bien que l’homme fût gravement sot, ii comprit qu’il s’était trompé sur le compte de cette bonne vieille et qu’il n’y avait pas à résister.

Le soir la Misangère donna une pièce aux deux autres qui s’étaient bien conduits.

Elle ne fit à Solange aucun reproche franc, mais la mena durement, lui parlant avec une hauteur méprisante.

Son autorité s’accrut en cette occasion. Elle fut absolument maîtresse au Paridier, dirigea tout sans consulter personne ; elle en vint à tenir la bourse et à faire elle-même les paiements.

Depuis le commencement de l’été, elle avait beaucoup maigri ; son teint devenait terreux. Elle prenait tous ses repas à Château-Gallé, près de Claude, mais souvent elle ne pouvait manger ; des crampes très douloureuses lui tordaient l’estomac.

Cela, elle était seule à le savoir.