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Page:Pérochon - Les Gardiennes (1924).djvu/198

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LES GARDIENNES

pays étrangers, j’ai eu bien peur de ne vous revoir jamais.

Il continua, plus bas :

— J’ai maintenant la liberté pour une douzaine de jours. Voulez-vous Francine, que nous parlions plus longuement, en amis qui ne se cachent pas le fond de leur cœur ?

— Oui, répondit-elle, je le veux !

Et elle leva vers lui sa face extasiée.

Cela dit, ils retrouvèrent tous les deux leur jeune sourire.

— Craignez-vous toujours de voyager sur l’eau ? demanda Georges.

— Oh ! non ! répondit Francine ; Maxime m’a bien appris à conduire un bateau.

— L’an passé, je vous avais parlé d’une promenade à faire par les routes d’eau les plus belles du Marais… J’y ai souvent pensé depuis…

— Moi de même ! avoua-t-elle, en rougissant.

— Cette fois, dit-il, je veux que cette promenade, nous la fassions ensemble,

À l’endroit de la route où ils étaient arrivés, on pouvait les voir d’assez loin, entre les arbres clairsermés.

Francine dit :

— Ce n’est pas souvent que j’ai le temps d’aller à la promenade… le dimanche soir, seulement…

Puis, elle continua, en s’écartant de lui :

— Pardonnez-moi, mais il faut que j’aille… le travail m’attend… et, là-bas, Christophe regarde de notre côté.